Et si les Terrasses du Jeudi, c'était aussi le moment du savoir-faire amateur ? En invitant le CEM du Havre, les conservatoires d'Yvetot et de Grand-Couronne à faire chauffer les amplis en compagnie des ateliers de l'école du Kalif, ce petit festival dans le festival offre un moment où apprenties rock-stars bénéficieront de conditions pro pour s'exprimer. School’s Out marque la volonté de proposer un aperçu du travail effectué toute l'année auprès des publics amateurs, adultes ou adolescents.

Ce duo rouennais est peut-être encore jeune, mais ses membres se connaissent depuis l'école, et ça s'entend : Antoine et Lysian sont en parfaite symbiose dans leur cocon chanson-pop qui évoque autant Laurent Voulzy ou Niagara que les néons rétro fluo de BO de jeux vidéo. Une plongée ouatée dans les années 80 à retrouver sur un ep, « À nos étés ».

Indissociable de la ville de Rouen où le groupe s'est formé, Tahiti 80 revient aux Terrasses du Jeudi pour fêter ses 25 ans d'existence. Un quart de siècle passé à composer des hymnes pop sans jamais se répéter, et à conquérir d'autres continents. Dans le secret de son labo, il a confectionné un dixième album, « Hello hello », comme pour fraîchement saluer son public pour la première fois.

Formé il y a une décennie dans le quartier des quais historiques d'Amsterdam, cet ensemble de six cuivres et deux percussionnistes n'a pas son pareil pour brasser les origines du genre (celles de La Nouvelle-Orléans et des brassbands de rue) et les tendances du groove : disco, house, hip-hop ou afro-beat. Un savoir-faire acclamé partout, en festival comme en club.

La nouvelle création de la compagnie des Gros Ours invite les juniors à découvrir de nombreux paysages, et les adultes à retourner un instant en enfance. Chant, narration et musique jalonnent ce sentier merveilleux où l'on fabrique ses décors et ses futurs souvenirs en autant de chansons que d'histoires. 

Vanessa Rebecker a repris son véritable prénom. L'artiste rouennaise, après une petite décennie à officier sous un anagramme, a décidé de se faire connaître pour qui elle est véritablement : Rébecca est une orfèvre de l'intime. Depuis la cuisine de ses rêves, avec vélux ouvert sur le cosmos, elle donne naissance à ses titres folk-pop d'une grâce telle qu'on se demande comment on ne les a pas imaginés nous-mêmes.

Barde surréaliste d'une chanson française décalée, Etienne Froidure est un artiste originaire de Caen. Avec ses pinceaux ou sa voix, il brosse des tableaux psychédéliques tout en ambiances tapissées 70's ; claviers doux-amers, poésie et funk au ralenti ouaté peuplent son imaginaire, entre Gainsbourg et Dali. Comme un coussin rempli de souvenirs pas encore vécus -l'important, c'est pas trop vite. 

Parce que la musique d'aujourd'hui ne se soucie plus de genre(s) dans tous les sens du terme, l'artiste franco-britannique éclate tous les carcans en proposant un set à la fois electro, pop, rock et rap. Autant attaché·e au son qu'à la vidéo, Maddy Street propose un univers totalement non-binaire, où enfin les classifications échouent à définir quoique ce soit.

Depuis 2018, Nord est devenu Foray ; une transformation qui donne à ses chansons une liberté de transformation absolue. Passant de la folk au rock, de l'acoustique à l'electro, Xavier Feugray parcourt le champ des possibles en s'attaquant aux sujets sociaux comme intimes. Son dernier titre « L'ami de la famille » prolonge une production étendue de fascinants singles.

Blues-woman, ensorceleuse, shamane : Elisa est tout ça et bien davantage. Seule au volant d'un véritable instrumentarium (voix, guitare « resonator », percussions, sitar...), la musicienne italienne retourne aux racines primitives d'un blues habité, intense, orageux. Il suffit d'écouter son « Pagan blues » pour se convaincre que parfois, le minimum suffit au maximum !

Issue du collectif Nyege Nyege, cette artiste franco-ghanéenne fait le pont entre les centres culturels de la Diaspora africaine. Du Brésil à la Jamaïque, ses sets puisent dans le bouyon, le kudoro, le dancehall, le funk ou la cumbia ; mais c'est avec un premier album intitulé « Cociage » que les expérimentations ambiantes et vocales complètent sa recette éclectique. Un canevas tissé pour la danse.

Engagé pour une célébration de la libération, le collectif queer lyonnais donne de lui-même lors de ses concerts baptisés « rendez-vous ». Contre l'apocalypse moderne, il y a la fête, l'indépendance et les corps libres. Punk, electro, utopies : il y a derrière ce sabbat orchestré une volonté de se défaire des prophéties du pis-aller. Pour un 21è siècle qui danse !

Le maquis, en Afrique de l'ouest, c'est ce lieu social qui tient à la fois du club, du bistrot et de la discothèque. La compagnie DonKaDi recrée cet univers si cher au Mali, au Sénégal ou à la Côte-d'Ivoire le temps d'une soirée : 6 musiciens sur scène, et une meneuse de danse, Hannah Wood, qui se tiendra dans le public avec ses danseuses pour lui apprendre les pas en un éclair.

Accessible dès 7 ans, ce show porté par les images de l'illustratrice Lauriane Vincent suit les aventures d'Augustin, un petit garçon de 10 ans dans son quartier de l'ouest parisien. À travers ses yeux, une vie faite de différences et de culture, de rencontres et d'émerveillement. À travers ses oreilles, la BO de toute une génération pop / rock / rap des années 90, travaillée en français pour éveiller les oreilles !

Plus qu'un concert, une performance d'Adélys est une fenêtre ouverte sur un monde où chaque note est une goutte de pluie. Endossant son iconique ciré jaune, la musicienne normande raconte dans « Toutes les fenêtres et les ruisseaux » ses aventures du Canada à la Belgique, utilisant l'eau comme un symbole de voyage et de guérison.

Proche du bluesman texan Neal Black, Phil Vermont officie à la 6 cordes dans son propre power-trio après de multiples aventures rock, country ou metal. Virtuose mais gorgé de feeling, son jeu puise son essence chez Stevie Ray Vaughan ou Gary Moore. Son premier album « Time has come » est attendu pour l'automne !

De sa ville d'adoption, l'auteur-compositeur Grégoire Théry a gardé le sens premier : un havre, comme un nid de paix, protecteur et rassurant. Ses premiers titres, uniquement en guitare-voix, se sont étoffés avec l'arrivée de trois musicien·ne·s en 2023 pour composer un premier album à découvrir l'automne prochain, toujours dans une veine folk-pop sensible.

De la France au Cameroun, de l'Océan Indien à l'Islande, Cindy voyage en musique : les voix créoles de la Réunion ou de l'Île Maurice, mais aussi les strates célestes de Björk la fascinent tout autant. Après sa participation aux groupes Ti'Kaniki ou An'Pagay, elle se lance en solo sous l'égide du label défricheur InFiné.

Il a vécu les années punk à Londres, traversé la galère et le succès : Little Bob est inarrêtable, après 45 ans de carrière. Pas le temps de s'asseoir sur la gloire de son Little Bob Story, c'est avec ses Blues Bastards qu'il se remet à composer en pleine crise sanitaire, reprenant même le chant anarchiste italien « Bella ciao », en hommage à ses origines.

Faisant le pont entre ses racines bretonnes, Paris et Medellin, l'artiste franco-colombienne déroule une impressionnante cartographie sur l'Atlantique, tracée de rock psyché, d'electro, de boléros, de salsa et de tangos. Contrebassiste, chanteuse, pianiste... ici le romantisme, la liesse populaire et les expérimentations ont la parole.

Quatre musiciens rouennais pour un pari réussi : celui d'allier les refrains fédérateurs du punk, les mélodies soignées du garage-rock école The Strokes et les clins d'oeil psychédéliques à grand renfort d'effets bien sentis. Un jus qui ne colle pas au fond de la casserole, mariant fièrement ses influences comme autant de saveurs indissociables.

Avec un album tout frais, « Aveu de faiblesse », le groupe rouennais porte les poésies de Manon Basille en harmonie avec des envolées post-rock, des crescendos de violoncelle, des structures progressives échevelées. Une littérature sauvage, à fleur de peau, pour un moment scénique passionné, sincère et envoûtant.

Trois musiciens pour une palette de couleurs généreuse : Akinroots défend un jazz emprunt de funk, de soul et de rythmes d'Afrique de l'Ouest. Piano, basse, batterie et éléments électroniques forment la trame narrative d'une histoire où se jouent le groove, la technicité et le feeling. Une révélation à découvrir sur leur album « Multiverse ».

Excellente surprise que constitue cette formation caennaise active depuis 2020, qui marie avec soin les néons des années 80 à la fraîcheur du garage « twee-pop », ce courant britannique éphémère embrassant pleinement la naïveté adolescente et les émotions fortes couleur fluo. À mi-chemin entre  guitares et synthétique.

Formé à Seattle par le touche-à-tout Ben Todd après une expérience de vie dans le désert du Nouveau-Mexique, Lonesome Shack (« la cabane solitaire ») propulse la folk dans le 21è siècle. Après avoir déménagé à Londres, le trio incarne dans sa musique à la fois la vie trépidante d'une capitale et la solitude du blues des collines.

Collectif formé à Addis Abeba, capitale de l'Ethiopie, l'ensemble propose une traversée de ses courants musicaux, du psychédélisme tribal d’Érythrée aux expérimentations modernes. Repéré sur scène aux côtés de The Ex ou Mulatu Astatke (le père du jazz éthiopien), le groupe tire son nom du mot amharique pour « langage ».

« Imarhan », en langue tamacheq, signifie « ceux qui s'aiment mutuellement ». Mohamed et Ousmane, deux frères chanteurs et guitaristes issus du village de Gargando près de Tombouctou, enrichissent leurs contes blues d'une basse et d'une batterie pour faire vivre leur tradition dans un esprit rock qui relie les mondes.

Dire que la musique de ce groupe de Rotterdam se résume à du post-punk, serait rater la moitié de ce qu'ils ont à offrir. Energie, mélodie, attitude : ils ont tout compris aux années 90 de Sonic Youth et des Pixies, sans toutefois se complaire dans le passéisme. La modernité de leur son annonce au rock un futur brillant.