Le nouveau show « La boîte à Zicomatic » de la troupe normande présente un mélange métissé de courants musicaux, dans une mise en scène colorée et entraînante, adapté aux familles pour les 3 ans et plus. C'est fun, ça ouvre les esgourdes, ça rafraîchit comme un joli conte rythmé par des histoires et des personnages mémorables...

Autre duo programmé aux Terrasses issu de la mouvance afro-punk, qui est autant un courant musical qu'un constat d'identité : Bafang, de Caen. Survoltés au blues du désert, c'est le sang du Niger qui coule dans les veines de ces guerriers électriques du Sahel-en-Manche. Une irrésistible combinaison guitare et batterie qui remet les pendules des origines du rock à l'heure.

L'album Vortex de Gaëdic Chambrier, salué par les pointures de la folk française (Dan Ar Braz, Malicorne...) se décline en live pour les Terrasses. Un concert qui s'annonce aux antipodes de « la guitare pour les guitaristes », et ne parle surtout pas qu'aux initiés : un voyage sur les terres de l'improvisation et des musiques du monde, avec l'harmonie et l'émotion en guise de sac à dos.

Du personnage principal des Raisins de la colère de John Steinbeck, le groupe rouennais porté par Vincent Blanchard tire son nom. Le parcours de cet ex-taulard devenu fugitif par soif de justice a aussi inspiré John Ford, Bruce Springsteen... Portant depuis 2009 sur scène et sur disque un rock tendu et engagé, nos Joad d'ici rendent hommage aux destins brisés avec une sincérité sans appel.

Autre combo branché sur 100 000 volts, mais du cru cette fois-ci : les Baked Beans ne font pas de détail quand il s'agit de fuzz, de reverb et de psychédélisme hérité de la contre-culture californienne. Une renaissance des 60's rock où une certaine idée d'une Amérique alternative éclairait alors le monde...

Si Vive la vie avait terrifié la France entière en 2004 avec la noirceur absolue de son rap misanthrope et littéraire, le vengeur masqué Fuzati a au fil de sa carrière intégré de plus en plus de sonorités pop baroques sur ses disques au désespoir magnifique. Le chat et autres histoires le voit assumer son goût pour une instrumentation riche, brouillant les pistes entre rap mal luné et chroniques sonores vénéneuses. 

Immortalisée sur pellicule dans l'ovni ciné qu'est Spit'n split l'an dernier, la carrière des rockers de Liège dure depuis bientôt 20 ans. Deux décennies à ce rythme, on touche à l'inhumain : ce mélange barbare de sorcellerie psychobilly et de garage-punk survitaminé serait-il une recette de jouvence éternelle ? 

Un « tshegue », c'est un gosse des rues rebelle, qui traîne en faisant du son avec ce qui lui passe sous la main. De l'argot de Kinshasa, ce duo afro-punk a ramené le sens de la bricole dans les rues de Paris. Ça groove sans relâche, ça rocke comme jamais, c'est percussif et effronté pour le bonheur du corps et de la tête.

Du film Tambour Battant de Georges Combret, le duo de producteurs / remixeurs marseillais a gardé la rivalité espiègle avec laquelle la fanfare du village affronte en chansons l'orchestre de jazz local. L'« electropical » que le duo pratique depuis bientôt 15 ans rallie la bass-music, le hip-hop et le ragga sous un seul drapeau, celui de la fête !

Un groupe de rock electro avec un saxo dont la formation remonterait au moyen-âge ? Impossib. Un trio rouennais qui se fout de tout, des genres, des modes, des chats, et des logiciels de graphisme pour enfants ? Impossib. Une ruade de Dada dans la porte du bon goût, pile l'année où on célèbre Duchamp dans sa ville ? Ça par contre, c'est fort possib. 

Inclassable univers que celui de ce bassiste-chanteur-compositeur qui avec sa nouvelle formation Cycles entraîne le public dans un tourbillon de rock progressif, de jazz, d'electronique et de chanson pop. Après s'être essayé au mélange entre jazz et slam avec Fada, la nouvelle incarnation de ce musicien complet promet de transporter l'audience vers de nouvelles sphères aventureuses.

Quel rapport entre la ville d'Hoboken, New-Jersey, capitale américaine du base-ball qui a vu Frank Sinatra venir au monde, et Nancy, France ? On vous laisse chercher. Indice : tous les courants du rock'n roll pur jus passent entre les mains de ce trio remuant, du garage au blues du Delta en passant par des touches electro brutes. Fumant et salvateur !

Duo qui met à l'honneur les sonorités d'Afrique, cette paire de bluesmen originaire de Coutances a enrichi sa musique grâce à ses nombreux voyages sur place. Guitare, tambourin et calebasse (oui, ce grand fruit transformé en instrument de percussion) sont les outils avec lesquels le groupe livre ses performances intimistes et exotiques.

Dans la Royal Company du Capitaine Sparks, il y a du blues, de la bossa nova, de la chaleur cuivrée, du rêve, de la nostalgie. On embarque volontiers sur les chemins de traverse avec cette fanfare qui réconcilie soul-music et java de comptoir, où on peut se retrouver à refaire le monde autour d'un verre, en bonne compagnie.

Rennes, Tombstone du nouveau western français ? Déjà invités par le Kalif il y a quelques années, les Santa Cruz reviennent à Rouen dans la moiteur de juillet, transportant à la ceinture la chaleur de la sierra et leurs arrangements country-post-rock, que ne renierait pas un certain Ennio Morricone. Banjo, pedal-steel et guitares sont leurs flingues de choix ; qui provoquera ces desperados en duel ?

Quand des passionnés de jazz et de musique tzigane se penchent sur les traditions de l'Est avec un œil moderne... Lolomis fait passer la musicalité rom, bosnienne, roumaine, en passant par la Turquie ou l'Allemagne, dans le répertoire de la pop d'avant-garde en proposant un spectacle d'une modernité soufflante, loin des cartes postales « traditionnelles » réservées au folklore européen d'ordinaire.

On la compare à Camille, Jeanne Cherhal... Peu importe, cette chanteuse originaire d'Evreux ouvre les portes d'un monde de poésie écrite avec un minimum d'instruments (piano, pédale de boucles) et un maximum de cœur. Trois mini-albums sont à découvrir, dont le dernier Tactile qui témoigne de son rapport au corps et à l'urbain.

Bienvenue dans la jungle ! Mantekiya, du nom d'une rivière sacrée qui traverse l'Amazonie, est un quartet bas-normand qui célèbre rituellement la transe hallucinogène à la façon des sorciers d'Amérique du Sud. Jazz latin, déhanchés caribéens, ferveur débridée, tout est rendu possible pour célébrer la communion des Esprits !

Tension, montagnes russes sonores et émotions poisseuses : ces deux ex-Dickybird reviennent en force après pas loin d'une décennie de pause, avec un pavé dans la mare appelé sobrement La Mort, monument de distorsion sauvage et de batterie tribale. Parce qu'au Havre, le rock est un engagement, rien ne les arrêtera - sans doute même pas... la Mort.

Vous reprendrez bien un shot de rythme ? Volontiers, surtout quand c'est servi au comptoir directement par cette formation au même fumet vintage que dégagent les légendaires Nick Curran ou Brian Setzer. Swing de loubard, rockabilly classieux, chaussures brillantes : allez-y en Cadillac, les cheveux plaqués en arrière, couteau-peigne en poche, nom d'une banane !

Après 8 ans à officier au micro de Mindsoljah, ce chanteur-toaster venu du Havre fait évoluer ses sonorités vers des teintes soul, néo-funk ou carrément rap grâce à l'apport du DJ activiste de la scène locale, Djar One. En duo ou en formation instrumentale complète, Anton s'apprête à déferler sur scène avec sous le bras un premier album sorti cette année.

Ce rappeur qui représente la jeunesse burkinabé trempe sa plume dans les préoccupations réelles de l'Afrique actuelle : la voix des oubliés, les rappeurs au discours trop futile et l'histoire coloniale ; tout y est abordé sans tabou. Percussions et samples typiquement africains y rencontrent des instrumentations hip-hop old-school agrémentées de subtiles touches electro. 

Fred Aubin, vous le connaissez déjà à la trompette et aux arrangements chez La Maison Tellier... Il est temps de découvrir son amour du jazz, entouré de contrebasse, batterie et guitare. Pas n'importe quel jazz : celui de la West-Coast alanguie d'Art Pepper et Chet Baker, celui du lyrisme de Miles Davis. Celui qui est à la fois populaire et exigeant, riche et solaire.

Plus de dix ans à écumer bars et clubs ont été nécessaires pour concocter la formule idéale : une voix rugueuse, des rythmiques qui filent droit, et assez de feeling au mètre carré pour repeindre la Route 66 en bleu. Après Stranger en 2015, préparez-vous à la deuxième livrée des normands, Dirty Mirror.

Parfait mélange de la froideur new-wave de Joy Division et des murs du son de l'alchimie shoegaze, ce trio de Rouen fait le pont entre deux façons de rocker. L'essentiel étant de perdre tout repère au milieu des volutes d'écho et de larsens qui enflent jusqu'à la déraison. Sauvage, extrême, bruyamment déraisonnable.

Nos correspondants de Hanovre cette année sont bien agités ! Une louche de kraut-rock répétitif, des rythmiques réglées au maximum de la cadence humaine, des bruitages d'outre-espace, le tout couronné par la présence renversante d'une chanteuse qui pourra rappeler à certains les excentricités d'une certaine Nina Hagen à ses débuts ! 

Ronin : samouraï errant sans maître, qui a fait les belles heures de la littérature et du cinéma de sabre -un peu comme nos paladins galants et nos mousquetaires justiciers. Embrassant une pop sophistiquée avec quelques touches asiatiques pour la fine bouche, ces quatre épéistes de Caen possèdent de nombreuses bottes secrètes !

Encore la Belgique ! Et on aurait tort de s'en plaindre, le plat pays accouchant régulièrement de sensations musicales uniques depuis des décennies... BRNS propose ici, avec leur récent Holidays, une pop 100% sunshine faite de claviers mélancoliques, de guitares toutes en discrétion funky et de grooves d'une finesse à l'épreuve des dance-floors -pour que même les timides du fond osent fouler la piste.

Résolument tourné vers le son des ses aînés afro-américains, le groupe rend hommage par son nom au légendaire combat de boxe qui opposa Mohammed Ali à George Foreman en 1974. Riffs hendrixiens, phrasés hip-hop, c'est toute une histoire de la black music des années 60 à aujourd'hui que proposent ces soul warriors. 

Il n'y a qu'à Bruxelles, avec son caractère si brassé et multiculturel, que ce genre de déclic est possible : La Chiva Gantiva est né de la rencontre de musiciens colombiens, chiliens, vietnamiens et belges autour des musiques latines. Signé sur le légendaire label d'avant-garde Crammed Discs, le groupe se spécialise dans des performances explosives comme un bâton de dynamite arc-en-ciel !